La guerre de Bretagne ou la fin de l'indépendance bretonne : 1487 - 1491

Portrait de Jean II de Rohan, portant le collier de l’ordre de Saint-Michel. Vitrail  début du 16ème siècle. Chapelle de Cuburien, Saint-Martin-des-Champs (29).
Portrait de Jean II de Rohan, portant le collier de l’ordre de Saint-Michel. Vitrail début du 16ème siècle. Chapelle de Cuburien, Saint-Martin-des-Champs (29).
Blason rappelant l’union de Jean II de Rohan et de Marie de Bretagne, fille du duc François 1er. Mi-partie Rohan, et mi-partie Bretagne, Vitrail début 16ème siècle, chapelle de St Gouvry en Rohan
Blason rappelant l’union de Jean II de Rohan et de Marie de Bretagne, fille du duc François 1er. Mi-partie Rohan, et mi-partie Bretagne, Vitrail début 16ème siècle, chapelle de St Gouvry en Rohan

Les années 1487 à 1491 décident du destin du duché de Bretagne. Elles sont précédées d’une longue période de dégradation des rapports entre celui-ci et le royaume de France.

 

 « Le Duc est roi en son duché » formulent les chroniqueurs du   temps. La Bretagne a construit ses institutions. Elle mène une politique de puissance indépendante pour briser l’isolement dans lequel elle se trouve. Situation incompatible avec le renforcement de l’absolutisme monarchique du royaume voisin et qui conduira à l’affrontement. La Bretagne ne peut plus résister au long défi géopolitique lancé par les rois de France : Louis XI (1461-1483) et Charles VIII (1483-1498).

 

L’absence d’héritier mâle dans le duché précipite la rupture (bien que les filles du duc François II aient été reconnues héritières légitimes par les états de Bretagne en 1486).

 

Quatre campagnes militaires en cinq ans sont nécessaires pour venir à bout de la résistance bretonne malgré le déséquilibre considérable du rapport de force initial : le royaume de France pèse 13 millions d’habitants, dix fois plus que la Bretagne.

 

Les divisions intestines du duché dont celle des barons de Bretagne (Rohan, Rieux, Laval…) ; leur valse-hésitation, leurs changements de camp incessants constituent une donnée fondamentale dans l’évolution de la guerre. (Jean Kerhervé).

 

Le vicomte Jean II de Rohan candidat à la succession de Bretagne vit dans l’obsession de la prise du pouvoir breton. S’il ne peut l’obtenir pour lui, alors il essaiera de marier l’un de ses fils à l’héritière Anne de Bretagne. Et si le roi de France, un temps allié occasionnel, lui fait défaut, il s’alliera avec le roi d’Angleterre, pour tenter, par un « complot breton », de s’emparer de la couronne ducale (Yvonig Gicquel)

 

En août 1487, le duc de Bretagne ordonne la saisie corps et biens  des barons révoltés. En mars 1488 La Chèze, Josselin, Rohan et Pontivy sont prises. Les quatre grandes forteresses du triangle rohannais n’ont pu résister à l’artillerie de l’armée bretonne. (Yvonig Gicquel).

 

Le vicomte Jean II de Rohan est contraint à une réconciliation qui s’apparente à une véritable capitulation (Du Halgouët). Il reprendra cependant les armes et sera nommé lieutenant général du roi en Bretagne.

 

La duchesse Anne nomme un commissaire pour enquêter sur la prise de Rohan. (Du Halguoët).
La duchesse Anne nomme un commissaire pour enquêter sur la prise de Rohan. (Du Halguoët).

En janvier 1490, le Maréchal de Rieux tuteur de la jeune duchesse Anne de Bretagne en révolte contre sa souveraine fera enlever de vive force la place de Rohan.

Au terme de cinq années de guerre et d’occupation, Anne duchesse de Bretagne est contrainte de se soumettre. Elle accepte d’épouser le roi Charles le VII le 6 décembre 1491. La guerre de Bretagne est terminée, la page de l’indépendance bretonne est tournée et est enclenchée le processus d’union définitive du duché à la Couronne de France, qui aboutit en 1532. (Jean Kerhervé).